Avec qui ? Comment ? Jusqu’où ?

L’association Hal’âge, principal porteur du projet RAPSoDIÂ, publie le rapport final d’une recherche-action participative menée sur 4 ans, sur et avec 6 terrains d’habitats participatifs, avec le soutien de la Fondation du Domicile.

L’une des ambitions de la Fondation du Domicile est d’identifier et de soutenir les innovations sociales qui concernent, engagent, contribuent à dessiner les domiciles de demain. Car le domicile, le chez-soi, se transforme, au gré des évolutions sociétales : il est notamment au centre de toutes les réflexions relatives au vieillissement de la population française, inédit par son ampleur.

Notre enjeu est d’accompagner ces transformations, en sensibilisant, notamment les pouvoirs publics, au fait que le domicile doit rester, à tous les âges, le refuge intime et privé de ses habitants, au sein duquel l’autonomie décisionnelle et citoyenne, et la participation à la société de ces derniers doivent être respectées et soutenues ; bref un lieu de liberté et de pouvoir d’agir.

Or, comme le souligne très justement le rapport de recherche, « les personnes qui vieillissent expriment le besoin de voir leur autonomie de décision respectée et de rester présentes au monde, reliées aux autres », et « si ces besoins […] sont exprimés si fortement à l’approche de la vieillesse, c’est que la façon dont celle-ci est vécue aujourd’hui en France fait craindre à beaucoup que ces besoins ne soient pas pris en compte jusqu’au bout de la vie. »

Envisager le défi de l’accompagnement du vieillissement dans la solidarité. Évaluer la possibilité et l’appétence pour la construction d’une forme d’autonomie collective à travers l’habitat. L’enthousiasmant parti-pris du projet RAPSoDIÂ, l’originalité et le caractère expérimental de sa méthode de recherche-action participative, en s’appuyant sur l’expérience, l’expertise et l’engagement concret des militants de Hal’âge dans la recherche, mais également sur l’implication et l’analyse des acteurs des différents terrains d’habitats participatifs du projet, relevaient à n’en pas douter d’une authentique innovation sociale.

Le travail qui s’engageait à travers ce projet était colossal et l’aventure humaine qu’il portait en son sein inestimable. Bien au-delà de la question technique « Comment mettre en œuvre et « réussir » son projet d’habitat participatif pour y vieillir libre et heureux ? », l’enjeu était surtout, à travers ces travaux, de questionner les représentations de la vieillesse, de l’habitat, de l’autonomie et du care, et leur impact sur le pouvoir d’agir des citoyens vieillissants pour se choisir et inventer de nouvelles formes d’habiter et de vieillir ensemble qui ne leur seraient pas imposées de l’extérieur.

La Fondation du Domicile souhaite porter haut et fort les enseignements de cette recherche hors du commun, qui explorent les voies de l’entraide et de la solidarité dans le vieillissement, questionnent les concepts d’autonomie individuelle et collective confrontés à la prise de conscience de notre interdépendance, et qui confirment que le renforcement du pouvoir d’agir des citoyens âgés s’enracine dans la lutte contre l’âgisme et les représentations négatives de la vieillesse.