Les axes de travail :
Supervisé par le Dr Marie-Françoise FUCHS, fondatrice de OLD’UP et par Martine GRUERE psychologue, vice-présidente de l’association, le travail de fond sera réalisé par Jean-Luc NOEL psychologue clinicien spécialiste de la maladie d’Alzheimer. Ce travail s’articulera autour de 2 grands axes :
- Des immersions – interviews de personnes âgés qui seront réalisées grâce à des adhérents de OLD’UP et qui ont déjà donné leur accord pour être interviewés à leur domicile et participer à l’étude. D’autres documents proviendront d’histoires de proches ou lointains en tant que source de réflexion.
- Un travail de réflexion émanant de spécialistes divers (anthropologue, philosophe, sociologue, psychologue, professionnels de l’hébergement) qui ouvrira des perspectives et incitera à des questionnements sur la prise en compte des personnes concernées, leur liberté de choix, l’équilibre entre sécurité et risques et permettra d’engager des réflexions sur le sens et l’organisation des conditions d’accompagnement des publics concernés.
Dans le cadre de ce travail de questionnement, d’écoute de la parole des personnes âgées et de compréhension, plusieurs dimensions seront étudiées afin de mieux appréhender ce qui fait le succès d’un maintien à domicile, ce qui rend cette façon de vivre féconde et épanouie. Quelle est la place dans cette réussite de la liberté (de choix, d’aller et venir, de rencontrer etc.) ? Comment garantir la sécurité tout en acceptant les risques inhérents au maintien à domicile ? Quel rôle déterminant de la sociabilité, du sensible, des sentiments, de l’intime ? Il s’agira en effet de questionner ce nouveau mode «hybride» du logis, consacré et fermé traditionnellement sur «l’intime» n’incluant pas la venue «d’étrangers» à la personne mais devenant du fait des difficultés progressives un lieu contraint d’accueillir justement des «étrangers, des inconnus» (professionnels ou bénévoles). Ce sont des «inclusions» qui touchent l’intime.
La réflexion portera sur « Comment vieillir et devenir, en restant chez soi » dans la réalité d’aujourd’hui d’un domicile hybride. Les risques en perdant le domicile sont réels, mais les risques en y restant le sont tout autant. Il faut les évaluer et les accepter sans pouvoir précisément les définir. Ce point sera exploré tant dans les entretiens que dans les avis d’experts.
Ces risques peuvent être par exemple :
- de perdre ses racines, tellement nécessaires à la sécurité psychique mais aussi de perdre la possibilité d’accès aux nourritures affectives qui sont primordiales au vivre et devenir. Cette question sera abordée, entre autres, par le concept d’hospitalité.
- de ne pas bénéficier de la possibilité de rencontres significatives, d’un «encordage» avec des pairs dans la création ultime d’une «dernière famille».
- de se priver de l’élan «spirituel» que peuvent parfois bien heureusement offrir les responsables des collectivités de fin de vie (exemple de la présence dans certains EHPAD d’un religieux très présent, d’un psychologue et d’infirmières formées à l’approche «Soins et Spiritualité»).
Cette partie multiforme se programmerait comme «une question de société» forte et significative de notre époque. Elle permettrait d’observer, de mieux comprendre les enjeux de l’accompagnement de fin de vie avec ses atouts, ses limites, ses inconvénients et ses dangers.