Eléments de contexte

Auto-construire, auto-rénonver, auto-réhabiliter, autant de pratiques par lesquelles les citoyens s’approprient et prennent en charge, tout ou partie de la création ou de l’aménagement de leurs lieux de vie.

Depuis le début du XXème siècle, les modes de construction se sont standardisés et professionnalisés. La pratique de l’auto-production s’est néanmoins maintenue, se transformant au gré des évolutions sociétales (sobriété énergétique, souhait de s’impliquer dans son chez-soi…), accompagnée par l’émergence des grandes enseignes de bricolage.

Loin de déprofessionnaliser l’acte de bâtir, soutenir l’auto-production amène à le repenser et à imaginer un nouvel écosystème de la construction. Depuis une grosse dizaine d’années, artisans, maîtres d’oeuvre, architectes, associations et auto-entrepreneurs s’investissent, en pionnier, avec les risques que cela suppose, pour penser et expérimenter une large panoplie d’initiatives, notamment en lien avec l’urgence de la rénovation énergétique des bâtiments.

La FédAc a été créée en 2015 à l’initiative de professionnels impliqués de près (artisans, architectes, associations) ou de loin (chercheurs, bureaux d’étude, institutions publiques) dans la promotion de l’auto-production.

Elle a pour objectifs :

  • de rassembler les professionnels,
  • de faire reconnaître l’activité d’accompagnement à l’auto-production et à l’entraide dans le logement et les espaces publics,
  • d’influencer les pouvoirs publics pour les inciter à promouvoir l’auto-production,
  • d’améliorer les pratiques liées.

Les axes de travail :

Le travail s’organisera autour de quatre pôles de réflexion thématiques :

  • Les accompagné·es : particuliers comme collectivités, représentent l’enjeu ultime de la FédAc, mais son champ d’action est orienté vers celles et ceux qui accompagnent. A terme, la  FédAc devra permettre d’expliquer, de sensibiliser, d’informer celles et ceux qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement : où, quand, et comment le trouver et le mobiliser ?
  • La communauté des acteurs et actrices de l’accompagnement s’étoffe rapidement, des réseaux émergent à l’échelon local et national. Aujourd’hui, l’enjeu est de mutualiser, d’échanger, de coopérer et de « jouer groupé » pour défendre ces nouvelles pratiques dans le secteur du bâtiment, auprès des collectivités et des pouvoirs publics.
  • La diversité des pratiques d’accompagnement représente une source considérable de références. C’est une richesse à préserver et à « exploiter » pour fournir une ressource commune de bonnes
    pratiques adaptables selon les territoires, les publics, et les objets.
  • La sécurisation des pratiques, des acteurs/actrices, et des accompagnées sera, in fine, la clef de voûte permettant l’acceptation et la « massification » de ces pratiques pour atteindre à la fois les objectifs de décarbonation du secteur et de réappropriation de l’habitat, pour en faire un lieu de vie, plus qu’un logement.

Le programme pour 2025

– Mise en place des outils de coopération entre toutes les initiatives dédiées à l’accompagnement à l’auto-production et l’entraide : cela comprend un temps de formation dédié à la coopération qui doit permettre de bâtir une méthodologie de travail pour les 3 prochaines années, un manifeste de
l’accompagnement (tel qu’entendu par la FédAc) et la création ou le renforcement d’outils d’accueil et d’échange : livret d’accueil, site internet, newsletter.

– Démarrage de la compilation des expériences passées et en cours : cartographie des initiatives, regroupement des références existantes (formations, publications, contrats types…), mode de financement existant pour les projets en auto-construction, et réalisation de vidéos et/ou podcasts relatant des retours d’expérience.

– Travail de concertation avec les initiatives de cartographies et wiki en cours (Habit&R, Frugalité heureuse et créative…) pour mettre l’ensemble de ces références à disposition des professionnels de l’accompagnement et d’un plus large public.

– Organisation de la seconde journée nationale de l’accompagnement à l’auto-production dans le bâtiment, et premières rencontres (déplacements à l’international) visant à l’organisation des rencontres internationales pour 2026 ou 2027.

Pourquoi la Fondation du Domicile soutient-elle ce projet ?

Fin 2023, la Fondation a lancé un programme triennal sur le rôle du domicile dans la transition écologique. Car c’est à l’échelle du domicile que se mettent en oeuvre les usages en matière de consommation, de recyclage, de tri, de réduction des déchets et du gaspillage, mais aussi les nouveaux usages, à soutenir et à développer, notamment en matière d’auto-production du logement.

La Fondation du Domicile souhaite soutenir la réflexion sur  les pratiques d’auto-production dans le champ du domicile et leur sécurisation, notamment pour accroître le pouvoir d’agir économique et écologique des citoyens qui souhaitent s’emparer de la rénovation énergétique de leur logement.

 

Calendrier : 2025 – 2027