Éléments de contexte

L’isolement social est un phénomène fréquent chez les personnes âgées. La retraite, le veuvage ou le développement de maladies chroniques entrainent, chez cette population, un déclin des rapport sociaux et une diminution des contacts familiaux et amicaux. Cet isolement social, le sentiment de ne plus être utile, de ne plus participer à la société, est souvent à l’origine d’états anxio-dépressifs. Il est donc important de pallier ce phénomène de retrait social en proposant de nouvelles alternatives et prises en charge innovantes et adaptées.

Aujourd’hui, de nombreuses nouvelles technologies permettent de maintenir, de créer ou de renforcer les contacts sociaux. Grâce aux nouvelles technologies, la société reste en permanence connectée. L’enjeu pourrait être d’introduire ces technologies et leurs outils associés chez une population vieillissante moins familiarisée avec ces derniers, afin de réduire la fracture numérique générationnelle et l’isolement social.

Les robots de téléprésence sociale pourraient être une alternative intéressante pour proposer une prise en charge innovante. En effet, ce sont des outils équipés de caméra, d’écran, de microphone et de haut-parleur, l’ensemble étant adapté sur un bras motorisé permettant un déplacement dans l’environnement. Ils pourraient permettre aux personnes âgées de rester au domicile tout en ayant accès rapidement à un outil d’assistance et de mise en relation, pour maintenir le lien avec son entourage ou découvrir des activités via des professionnels sur une plate-forme d’activités.

Le projet

Dans le cadre de cette recherche un suivi de 3 mois au domicile de personnes âgées, potentiellement isolées socialement, sera proposé, avec le robot de téléprésence sociale CUTII (société CareClever) qui permet de maintenir un réseau social par le biais d’une plate-forme de mise en relation avec ses proches par visio-conférence et des professionnels qui proposent des ateliers à distance (ateliers de cuisine, de yoga, des visites virtuelles de musées, etc).

L’objectif principal de l’étude DOMIROB est de mesurer l’impact de l’implémentation du robot sur le sentiment de solitude et sur l’isolement social des personnes âgées.

En synthèse, ce projet vise à étudier :

  • Les conditions éthiques de mise en œuvre du robot au domicile de personnes âgées.
  • L’acceptabilité des robots sociaux par les séniors, les aidants familiaux et les professionnels, avec repérage des freins et des leviers.
  • Les conditions organisationnelles et ergonomiques nécessaires à l’utilisation de robots sociaux au domicile.
  • La détermination des différents usages selon les publics et leurs effets.
  • Les conditions juridiques (qui doit prendre une assurance, quels risques couvrir ? quelle responsabilité ? traitement des données personnelles, respect de la vie privée, règles de la télémédecine…).
  • Les compétences à acquérir pour l’aidant et le professionnel à domicile.

Acteurs

La Fondation du domicile a conclu un partenariat avec le Gérond’if (Gérontopôle d’Ile-de-France) et les acteurs scientifiques du laboratoire LUSAGE, dirigé par le Pr Anne-Sophie Rigaud (AP-HP), et l’université Paris Descartes qui a recruté un post doctorant, financé par la Région Ile-de-France. La recherche fait donc l’objet d’une thèse de doctorat. Elle est menée par Baptiste Isabet. Un Comité de pilotage suit les travaux.

Pourquoi la Fondation du Domicile soutient-elle ce projet ?

La transition démographique que nous allons traverser, et le souhait exprimé par une très large majorité de Français de vieillir à leur domicile, nous amènent à considérer et à faire reconnaître le domicile comme un acteur majeur des politiques publiques du bien vieillir. La Fondation s’intéresse en toute logique aux outils en développement pour y contribuer, tout en restant vigilante au respect de l’intégrité du domicile, espace privé, de sécurité et d’intimité. Il s’agit ainsi d’identifier et d’analyser les avancées dans l’environnement numérique du domicile, et d’étudier la façon dont elles font évoluer les besoins des personnes, notamment âgées et fragiles, et les accompagnements proposés.

Calendrier et financement :
La recherche doit se dérouler sur 3 ans à compter de novembre 2019.