Arbitryum a été lauréat des trophées 2024 pour la catégorie Vieillir chez soi en lien avec le monde et ses proches. Elle est soutenu par la Fondation du Domicile pour participer au financement de l’aménagement d’espace de coworking dans 3 EHPAD.

L’objectif, à travers ce projet, est de contribuer à la conception de l’EHPAD de demain en réinventant l’usage de certains espaces pour les transformer en ressources territoriales, ouvertes sur leur quartier, où se côtoient différents profils. Le but est de participer à la transformation de l’EHPAD comme un lieu de vie et d’épanouissement social, un lieu qui redonne envie aux familles de venir plus souvent et de rester plus longtemps.

  • Dans quel contexte, ce projet a-t-il vu le jour chez Arbitryum ?

Il y a 3 ans, l’équipe d’Arbitrym, spécialisée dans l’évaluation de la qualité de vie en EHPAD en croisant les perceptions des résidents, des familles et des professionnels, s’est retrouvée sans bureau. Face à cette situation, une idée a émergé : pourquoi ne pas s’installer directement en EHPAD ? Cette solution nous permettrait d’être au plus proche du terrain, tout en testant un modèle gagnant-gagnant : un loyer abordable en échange d’une implication dans la vie de l’établissement.

C’est ainsi qu’est née notre première expérimentation, au sein de l’EHPAD Beauregard à Villeneuve-Saint-Georges. Pendant plusieurs mois, nous avons installé nos bureaux dans une salle mise à disposition, créant des liens avec les équipes et les résidents.

Convaincus de la pertinence de cette initiative, nos partenaires Klésia et la Fondation OCIRP ont choisi de nous soutenir en finançant un poste dédié à la structuration du projet. Grâce à eux, nous avons pu développer cette démarche et permettre à d’autres EHPAD d’en bénéficier. Quelques mois après le début du projet, la Fondation du Domicile a également soutenu la démarche, permettant d’équiper les EHPAD du matériel nécessaire à la réalisation du projet.

  • Pouvez-vous nous décrire le projet et les bénéfices attendus ? 

Le projet vise à accompagner les EHPAD dans leur démarche d’ouverture sur l’extérieur en y aménageant des espaces de travail, qu’il s’agisse d’ateliers d’artistes ou d’espaces de coworking. L’objectif est de briser les silos et les codes du médico-social en accueillant des personnes comme vous et moi, qui ont besoin d’un lieu pour travailler. On mélange les modes, les publics, c’est notre manière d’apporter un peu d’ordinaire dans ces établissements.

A l’image d’une grande coloc’, soignants, résidents, familles et artistes / coworkers interagissent de manière informelle, autour d’un café, d’un déjeuner, d’un piano, d’un atelier… à votre guise en fonction du temps que vous souhaitez donner et de vos appétences. Cela fait partie du loyer, en quelques sortes.

La liste est non exhaustive, mes les bénéfices sont multiples :

  • Contribuer au changement de regard porté sur les EHPAD (d’un établissement sanitaire et médico-social, on ouvre une véritable place de village où règne la bonne ambiance)
  • Casser les barrières entre les différents publics et favoriser les échanges ordinaires (que l’on a dans toutes les places de village)
  • Apporter un peu de vie et de bouffées d’air frais avec de nouveaux visages
  • Distraire, casser la routine, faire sourire et parfois même rire les résidents
  • Pour les artistes et les cowokers : porter un nouveau regard sur la vieillesse
  • Où en est l’expérimentation aujourd’hui ?

Nous avons 3 ateliers d’artistes ouverts ou en cours d’ouverture :


Ainsi que 2 espaces de coworking fonctionnels :

 

 

Les premiers résultats sont prometteurs : de nombreux déjeuners ou cafés partagés, des conversations tous les jours avec les résidents, certains artistes ont même imaginé avec les professionnels de l’EHPAD des activités autour de l’art.

Et ces premiers tests nous ont permis de peaufiner l’accompagnement fournis lors de l’ouverture de ces espaces, notamment pour travailler au mieux à l’intégration des nouveaux venus au sein de l’établissement (ce n’est pas toujours une mince affaire que de se faire accepter de tous, raison pour laquelle il faut soigner le jour d’arrivée, ainsi que les premières semaines d’intégration).

Nos prochains défis :

⟶ autonomiser les directrices des établissements sur la gestion opérationnelle des projets pour les pérenniser au sein de leur EHPAD sur le long terme

⟶ aller plus loin dans l’accompagnement des projets en cours en les soutenant sur l’évaluation d’impact et la valorisation du projet sur le territoire

⟶ formaliser la magic sauce pour la partager à d’autres établissements, afin d’essaimer hors de l’Ile-de-France